Découverte du bloc opératoire

Les interventions chirurgicales ont lieu au bloc opératoire. Dans cette vidéo, vous découvrirez à quoi ressemble le bloc opératoire d’une salle d’orthopédie spécialisée en chirurgie arthroscopique : table d’opération, lumières scialytiques, machines de surveillance anesthésique et colonne d’arthroscopie.

L’auteur de l’article

Docteur Mikaël CHELLI

Chirurgien orthopédiste, avec une hyperspécialisation en chirurgie de l’épaule et du coude

Qu’est-ce qu’un bloc opératoire orthopédique ?

Le bloc opératoire est une unité hautement spécialisée de l’hôpital, conçue pour offrir un environnement stérile, sécurisé et techniquement avancé. En orthopédie, les salles opératoires sont spécialement aménagées pour accueillir des interventions complexes, allant de l’arthroscopie pour réparation de la coiffe des rotateurs aux chirurgies prothétiques lourdes telles que les arthroplasties d'épaule, le traitement des fractures ou les ostéotomies correctrices.

Dans les interventions arthroscopiques de l'épaule, l’environnement technique du bloc est essentiel pour garantir sécurité et efficacité. L’aménagement de la salle est optimisé pour permettre à l’équipe chirurgicale de circuler facilement, avec un accès immédiat à l’imagerie, à l’instrumentation stérile, et à l’ensemble des dispositifs de surveillance anesthésique.

Éléments clés de la salle d’orthopédie arthroscopique

1. La table d’opération

La table est mobile, articulée et parfois radiotransparente (pour faire des radiographies pendant l’opération). Elle permet un positionnement précis du patient, selon l’intervention :

  • Position beach-chair : semi-assise, très utilisée en chirurgie de l’épaule.

  • Décubitus dorsale : pour d’autres types d’interventions

Le positionnement est fondamental, car il influence l’accès visuel à l’articulation et la qualité de la réparation.

2. Les lumières scialytiques

Ce sont les lampes suspendues au plafond, orientables à 360°, qui offrent un éclairage puissant sans ombre. Leur température de couleur est calibrée pour restituer fidèlement les tissus mous (tendons, muscles, nerfs) et osseux.

3. La colonne d’arthroscopie

C’est le cœur visuel de la chirurgie arthroscopique. Elle comprend :

  • Une caméra haute définition ;

  • Un arthroscope (tube optique rigide inséré dans l’articulation) ;

  • Une source de lumière froide (LED ou xénon) ;

  • Un moniteur vidéo ;

  • Une unité d’irrigation qui maintient la pression et la clarté du champ opératoire.

4. Les dispositifs de surveillance anesthésique

L’anesthésiste contrôle en permanence :

  • Les fonctions vitales (tension artérielle, fréquence cardiaque, saturation en oxygène) ;

  • Le niveau de sédation ;

  • Les éventuelles réactions au bloc nerveux (souvent utilisé en chirurgie de l’épaule) ;

  • La température corporelle, surtout en cas d’irrigation prolongée par liquide froid.

L’équipe du bloc : coordination et expertise

Une chirurgie arthroscopique efficace repose sur une équipe expérimentée, composée par :

  • Le chirurgien orthopédiste, qui réalise l’intervention ;

  • L’aide opératoire qui est une infirmière spécialisée ;

  • L’instrumentiste, qui prépare et donne les instruments ;

  • L’anesthésiste-réanimateur, qui gère l’état du patient ;

  • L’infirmier anesthésiste (IADE), en soutien direct de l’anesthésiste.

Sécurité et hygiène : les protocoles stricts

Le respect des règles d’asepsie est crucial pour éviter les infections post-opératoires :

  • Le personnel est habillé en tenue stérile (gants, blouse, masque, charlotte).

  • La peau du patient est désinfectée avec une solution antiseptique.

  • Un champ opératoire stérile est installé pour isoler la zone opérée.

  • L’air est filtré (flux laminaire dans certaines salles), avec une pression positive pour éviter l’infiltration de germes.

Une technologie en constante évolution

Aujourd’hui, les blocs orthopédiques s’équipent de technologies avancées :

  • Navigation assistée par ordinateur : pour guider la pose des implants ;

  • Imagerie peropératoire (fluoroscopie, scanner mobile) ;

  • Chirurgie robotique (en expansion en orthopédie du genou et de la hanche) ;

  • Systèmes d’enregistrement vidéo pour formation ou relecture postopératoire.